LA DÉSAPPARITION
Gerry L'ÉTANG
La Désapparition
Collection Roman’Tantara
Livre broché 120 pages – 14 x 21,5 – 15€ ISBN : 978-2-493036-04-9
EAN : 9782493036049
En librairie le 5 Mai 2022
L’île sur laquelle se déroule l’intrigue ressemble fort à la Martinique, mais il pourrait s’agir de n’importe quelle autre île perfusée où l’on ne produit plus que de l’illusion et qui se retrouverait éperdue si un jour le cargo, en provenance d’une autre société qui les alimente, n’arrivait plus. Les choses seraient particulièrement compliquées pour la Martinique et la Guadeloupe, où l’empoisonnement par le chlordécone d’une bonne partie des terres arables rendrait la tragédie plus aiguë qu’ailleurs. Une galerie de personnages tente de réagir face à la Catastrophe. Parmi eux, on découvrira non sans une certaine surprise, piquante, des allusions à peine voilées au Poète, au Maître, Césaire. D’autres références à des personnalités historiques émaillent le récit qui se libère vite cependant dans un imaginaire débridé. La plupart des personnages sont fictifs et incarnent en forçant le trait certains personnages types qui peuplent ces espaces. Le Poète est amer car son combat, qui aurait pu être une véritable opportunité pour les siens, a débouché sur un gâchis. Dans le récit, il se demande : « Qu’ont fait les miens de ce combat ? » Eh bien, ils n’ont fait que s’empiffrer et se retrouvent effarés quand le cargo n’apparaît plus. L’auteur entrelace les histoires, en évoquant la grande Histoire, celle de l’esclavage, du viol, du peuplement de l’île, jusqu’à ce basculement, cette conversion de la plantation vers la départementalisation, la société de consommation qu’est devenue l’île. Bien que ce roman oscille entre plausible et délire, entre baroque et grotesque, il est aussi à visée politique. A travers cette anticipation dystopique, Gerry L’Étang souhaiterait que les Martiniquais, Guadeloupéens, Réunionnais se posent la question suivante : que deviendrons-nous si nous nous retrouvions un jour seuls face à nous-mêmes, si plus personne n’envoyait de quoi nous entretenir ? Et se pose cette autre question : Que pouvons-nous faire pour ne pas être si démunis au cas où ?